lundi 12 septembre 2011

Brest Perpignan

Etape 1


Le lundi 12 avril à 4h30, je quitte la maison pour ma première diagonale Brest Perpignan. Bien qu’il soit tôt, ma femme et ma fille se sont levées ; avant de m’élancer ma fille me rappelle ; elle a oublié de me donner un mot qu’elle a écrit la veille avant de s’endormir, elle me dit « Tu le liras ce soir ». Finalement je décide de le lire uniquement au terme de ma diagonale. Voilà, un dernier signe de la main et je m’élance dans la nuit mais pas en silence : en effet, mon vélo fait un bruit d’enfer, la chaîne frotte, j’essaie en passant les vitesses, plateaux mais rien n’y fait. Je me vois mal faire plus de 1150 kms avec ce bruit. Je n’ai pas encore commencé que les choses vont mal. Toutefois, je continue ; en arrivant devant le commissariat, j’essaie de régler l’alignement de ma chaîne. Je pointe à 5h05 comme prévu ; j’envoie mon top départ à l’administrateur du forum Super Randonneur et j’enfourche mon vélo. Le bruit est toujours là ; je m’étonne, car lors du dernier contrôle tout fonctionnait ; alors je me dis que cela doit venir de l’installation de la sacoche à l’avant. Donc je joue avec la molette de réglage sur la gaine et, Eurêka, j’arrive à ne plus avoir de bruit. Voilà un point en moins, le deuxième, bien moins important, est mon compteur ; visiblement il déteste rouler de nuit. Il refuse de fonctionner. Il en sera ainsi toutes les nuits. Les premiers kilomètres se font dans la nuit, le froid et un vent qui n’annonce rien de bien pour la suite. Quand les premières montées arrivent entre Guipavas et Landerneau, je pense que, peut-être, j’ai trop chargé. Pourtant la veille j’ai tout pesé, pris le strict minimum et au final je n’ai que 7 Kgs en plus à déplacer. Je passe devant la pancarte « La Forest-Landerneau » ; j’ai une pensée pour Roland, un diagonaliste qui devait m’accompagner, mais malheureusement pendant ses vacances à la neige il a eu un petit accident l’empêchant de venir faire un bout de chemin avec moi « Repose toi bien, Roland, ce n’est que partie remise ». Je sors de Landerneau vers la route qui mène vers Sizun ; j’aime beaucoup cette longue montée, j’ai hâte d’arriver à Sizun pour qu’enfin commence pour moi ma diagonale car tant que je n’ai pas encore posté ma carte, j’ai un peu de mal à me faire à l’idée que je suis dans mon défi de l’année. Vers 7h00, j’arrive à Sizun. Il me faut trouver la poste ; sur ma droite, il y a la mairie et deux dames qui parlent ; je pense leur demander où est la poste quand j’entends : « Vincent tu as une boîte ici ! » je regarde et j’aperçois un grand gaillard avec un appareil photo et un bras en moins venir vers moi, c’est Roland. Je suis heureux de le voir, il prend une photo puis nous nous serrons la main, je lui demande comment il va ; il me dit qu’il est venu avec son épouse car il ne peut pas conduire. Je pose mon vélo à côté de la boîte aux lettres, Roland prend encore d’autres photos puis nous nous quittons.


Pour moi ma diagonale commence maintenant. Je file vers le Roc Trevezel, c’est une montée que j’apprécie beaucoup de ce côté ; ensuite il me faut rejoindre Carhaix. Le vent n’est vraiment pas avec moi, il est de trois–quarts face. Il se lève de plus en plus. En conséquence, ma progression se trouve ralentie. Je n’essaie pas d’aller plus vite, je gère mon effort en fonction de la résistance du vent. Il ne faut pas s’énerver, juste tourner les jambes tout simplement, souplement. J’avais un souvenir de la distance Carhaix Maël Carhaix relativement facile, mais c’était de nuit. Finalement, cette portion va me donner du fil à retordre ; mais heureusement avec le vent plus favorable, la suite de la route jusqu'à la ville contrôle Rostrenen se fait en douceur. En arrivant je décide de pointer dans le premier commerce que je trouve puis, je recherche une boulangerie ; je m’assois sur un banc, j’envoie mes premiers SMS et j’appelle mon épouse pour lui donner mes premières impressions. Je suis bien, pas stressé, je dois gérer mon effort et mon temps, surtout ne pas renouveler mon erreur du PBP 2007 au cours duquel j’avais roulé comme un fou durant les 120 premiers kilomètres, ce qui m’avait ensuite obligé à ralentir. Je reprends la route. Au vu de mon horaire il est évident que je ne pourrais pas avoir le dernier bac à Couëron, donc il est inutile de forcer. Il vaut mieux gérer l’effort avec le vent, profiter de lui quand dans un moment de compassion il me sera favorable, mais ce sera un peu trop rarement. Les villes se succèdent Quéméné sur Scorff ; Guern ; Locminé ; St Jean de Brevalay ; enfin la troisième ville contrôle : Questembert. J’achète mon repas, constitué d’une demi-baguette, puis je donne de mes nouvelles aux uns et aux autres, je lis aussi les messages que j’ai reçus, puis je reprends la route en direction de Marzan avec le vent dans le dos : quel plaisir ! la traversée de La Roche Bernard se fait rapidement en tournant sur ma gauche pour atteindre Herbignac ; le vent, de coté gauche, est de plus en plus fort. Sachant que j’ai une longue ligne droite face au vent jusqu’à Pontchâteau, je décide de chercher un hébergement sur Herbignac, sans doute ma première étape sera-t-elle écourtée de plus de 50 Kms, mais cela me semble être une sage décision. Je trouve une chambre chez l’habitant : cela va me permettre de passer ma première nuit au chaud et sera la dernière avant Perpignan.

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